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Impact minime

Certains sociologues ou directeurs d’instituts de sondage estiment que l’impact qu’ont les sondages est insignifiant.

C’est le cas, par exemple de Paul Lazarsfeld (sociologue américain ayant développé la théorie des deux étages de communication) qui estime que l’effet le plus fréquent est la simple confirmation des électeurs dans leurs opinions. Ensuite, par ordre décroissant, on trouve l’activation des opinions, la neutralisation, la conversion, et enfin l’effet nul (les indécis restent indécis).[1] En effet, il est apparu que la mémorisation des sondages par les personnes était souvent sélective et qu’on ne retenait généralement que ce qui confirmait ce que l’on pensait déjà.

Cette théorie ne sort pas de nulle part, elle s’appuie sur plusieurs exemples bien connus de la vie politique française. Ainsi, Brice Teinturier, dans une tribune parue dans « Le Monde » daté du 8 novembre 2011, cite comme exemple les résultats de François Bayrou en 2007 ou d’Edouard Balladur en 1995 : « Si les sondages faisaient le résultat, jamais François Bayrou, en 2007, n'aurait pu passer de 8 % fin 2006 à 18,6 % au final - évolution d'ailleurs parfaitement suivie par les enquêtes. Jamais, non plus, Edouard Balladur n'aurait pu être dépassé par Jacques Chirac en février 1995 »[2].

On pourrait aussi donner de nombreux exemples de décisions prises avec succès malgré les sondages (la suppression de la peine de mort par François Mitterrand en 1981, la candidature de Jacques Chirac à l’élection présidentielle de 1995). Les dirigeants, comme le reste de la population ne sont donc pas forcés de suivre les résultats des sondages.

On peut aussi imaginer que l’impact des sondages sur les populations existe bel et bien mais s’annule : un sondage plaçant en tête un candidat peut en effet à la fois galvaniser ses troupes ou les démobiliser, trop sûres de leur victoire. Là-encore, tout n’est qu’une question de curseur…

Suite : Impact indirect

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[1] Dictionnaire de sociologie, Françoise Bloess, Jean-Pierre Noreck, 2004, article de Jean Stoetzel

[2] Brice Teinturier, « Le monde », "Critique de la critique", 08/11/2011

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