Impact direct

Une autre théorie voudrait que les sondages aient un impact direct sur la population : ce sont les effets bandwagon et underdog.

Littéralement, «  a bandwagon » est un wagon qui transporte un groupe dans un défilé, un cirque ou d'autres divertissements. L'expression «jump on the bandwagon » a d'abord été utilisé dans la politique américaine en 1848 en raison de Dan Rice, un clown de cirque professionnel. Il a utilisé son « bandwagon » pour les apparitions de la campagne de Zachary Taylor, afin d’attirer l'attention en utilisant la musique. Comme la campagne de Taylor devenait plus efficace, de plus en plus de politiciens luttaient pour un siège dans le train, dans l'espoir d'être associé à la réussite. Plus tard, au temps de William Jennings Bryan, pour la campagne présidentielle de 1900, les « bandwagon » était devenu la norme dans les campagnes, et «jump on the bandwagon» était utilisé comme un terme péjoratif pour désigner les gens s’associant à la campagne sans savoir ce pourquoi ils s’associaient.[1]

L’effet « bandwagon » désigne donc aujourd’hui l’effet mobilisateur pour la campagne d’un candidat lorsque celui-ci est en tête dans les sondages.

L’effet « underdog » (littéralement « perdant » ou « opprimé ») désigne, lui, l’effet inverse à savoir la mobilisation des électeurs en faveur du candidat à la traine dans les sondages.

A ces deux effets principaux, se rajoutent deux effets connexes : l’effet « humble-the-winner » (littéralement : « humilier le gagnant ») qui désigne la démobilisation des troupes d’un candidat en tête des intentions de vote et l’effet « snob-the-looser » (« snober le perdant ») qui désigne, elle, la démobilisation des troupes du perdant dans les sondages.

Les effets sont regroupés dans le tableau :

 

Changement dans l’évaluation du….

… au bénéfice du…

« vainqueur »

« perdant »

« vainqueur »

Bandwagon

Snob-the-looser

« perdant »

Humble-the-winner

Underdog

Ces effets sont malgré tout bien plus controversés que ne l’est la théorie de l’impact indirect, admise même par les instituts de sondage. Il nous apparaissait toutefois important de les mentionner car elles résument bien le sentiment qu’un lecteur peut éprouver à la lecture d’un sondage : il peut se sentir attiré par le candidat en tête ou par le candidat à la traîne selon son ressentiment. Cet exemple montre une des conséquences de cette théorie : les effets peuvent avoir tendance à s'annuler !

La question de l’impact des sondages sur les choix et décisions de la population reste donc éminemment controversée même si un consensus semble apparaître sur la théorie de l’impact indirect des sondages : ils influenceraient la vie des Français par les décisions qui sont prises à la lecture de sondages par les dirigeants. Le problème n’est toutefois pas réglé pour autant puisque nous ne savons toujours pas si cet impact est important ou est insignifiant par rapport aux autres moyens d’influence de l’opinion que sont les éditoriaux, les chroniques politiques…

 

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